La Alpujarra, Granada et l’Alhambra

Grenade et sa région, en particulier l’Alpujarra, ont été un véritable coup de cœur pour nous. Nous étions à deux doigts de laisser nos vélos et de nous arrêter ici, pour longtemps. Cela méritait donc bien un article à part, en attendant d’y retourner un jour.

Alpujarra

Une jota rocailleuse, un double « r » qui roule comme s’il dévalait les pentes de la Sierra et le préfixe Al : les origines arabes de la région de l’Alpujarra s’entendent dans chaque syllabe de son nom. Elles se voient aussi dans ses paysages : est-ce toujours l’Europe ou déjà l’Afrique ? Des siècles d’enrichissement culturels mutuels ont donné à l’endroit une identité unique. C’est le printemps, l’eau coule à flot dans les torrents, les paysages d’un vert éclatant sont couverts de fleurs. On a qu’une seule envie : poser nos sacoches et s’installer ici.

Alhambra

Avant d’être le nom de la bière locale, l’Alhambra est d’abord un palais magnifique et une forteresse fondé par les arabes au moyen-âge. Il domine Grenade et ses jardins extraordinaires ont des vues incroyables sur la ville d’un côté et sur les neiges de la Sierra Nevada de l’autre. Fut un temps, l’Alhambra dut être un véritable paradis pour ses habitants. Aujourd’hui, il est malheureusement envahi par les touristes, il faut réserver plusieurs jours à l’avance son billet et faire souvent la queue, mais il n’en conserve pas moins sa beauté.

Grenade

Malgré la splendeur de l’Alhambra, venir à Grenade seulement pour son palais et ses couchers de soleil (eux aussi très réputés), c’est passer à côté de tout ce qui fait l’âme de cette ville. Grenade n’est pas seulement belle, elle est rebelle et multiculturelle. Un fruit bien mûr en permanente explosion culturelle, artistique, festive. J’ai retrouvé l’atmosphère punk du Rennes de mes 15-20 ans, cette ville que j’aimais, pauvre mais joyeuse, enterrée par les projets urbains et le TGV qui l’ont transformée en périphérie bobo de Paris. À Grenade, cette atmosphère persiste malgré le tourisme massif, et elle se dote en plus d’une touche méditerranéenne, fruit de siècles de brassages culturels liés à sa position géographique, entre l’Europe et l’Afrique.

« Que nos hay en la vida nada como la pena de ser ciego en Granada » peut-on lire sur un mur de la maison du peintre Max Moreau, dans le quartier d’Albaicin. Quelle plus grande peine encore que d’y être sourd. à chaque coin de rue, la musique résonne. Rumba gitane et flamenco bien sûr mais aussi reggae africain et buff stoner/blues du désert à tendance hippie placette Cristo de las azucenas. Techno bien européenne dans les friches du Sacromonte. Rave party ambiance burning man dans le désert de Gorafe tout proche. Sans oublier le roucoulement grave des huppes fasciées qui peuplent les jardins, revenues de leur hiver tropical. Encore un endroit où nous aurions bien posé nos valises pour un moment.

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