Bolivie – de ville en ville

Sucre

J’ai souvent entendu dire que Sucre était une des plus belles villes d’Amérique du sud. Ce n’est pas vrai, mais ça n’en est pas moins un endroit incroyablement agréable. À l’inverse, Uyuni est vraiment tout sauf plaisant. C’est un pueblo sale et poussiéreux dans le désert où il n’y a rien, et où tout est bien trop cher. Nous décidons donc de prendre un bus de nuit avec nos amis pour aller se reposer quelques jours à Sucre plutôt qu’à Uyuni. Après plusieurs semaines dans le désert autour de 4000m d’altitude, quel bonheur de respirer, d’écouter la pluie tomber et le tonnerre gronder à l’abri d’un patio, entouré de plantes vertes, en short et chemise. Tout est accessible à pied, le climat est parfait : température idéale, hygrométrie idéale…

J’aime la pluie. J’aime sentir les premières gouttes sur ma peau quand je suis dans la cour intérieure. J’aime me réfugier à l’abri d’une véranda ou d’un toit terrasse et écouter son crépitement sur les tôles au dessus de ma tête. J’aime sentir son odeur printanière, observer la danse des gros nuages sombres et du soleil et observer le calme qui revient dehors alors que tous les humains se réfugient à l’intérieur.

Je me sens bien ici, à ma place. La population locale est beaucoup plus mélangée ethniquement que sur l’altiplano et j’ai l’impression d’être un peu moins étranger. On sent la richesse, la sécurité, la culture, la propreté. Tant de choses qui manquent tellement dans les autres régions que nous avons traversées. Nous avons choisi de faire ce petit détour en bus pour nous reposer quelques jours dans un endroit agréable avant de nous lancer dans la route des lagunes, qui s’annonce comme l’un des plus gros challenges du voyage. Nous sommes accompagnés de nos amis Ben, Antoine, Olga, Thom et Céline et sur place nous retrouvons Hervé que nous avions déjà rencontré à Cusco, ainsi que Jolan, Joost et Maaike, un flamand et deux hollandais. Une belle brochette de cyclistes ! Sans parler de ma cousine Louise et de son copain Hugo, qui sont aussi en voyage dans le coin. C’est agréable de passer un peu de temps sans les vélos et en bonne compagnie. Jouer à des jeux de société, discuter pendant des heures, manger des glaces, ne rien faire… Malheureusement Elisa tombe (encore…) malade. Gros coup dur au moral : alors que tout le monde repart à Uyuni pour reprendre la route, nous restons tous les deux à Sucre, à attendre qu’elle aille mieux.

Potosí

Malheureusement, le gros rhume / grippe d’Elisa traine. Pour changer d’air, nous décidons de couper le voyage du retour à Uyuni en faisant une étape à Potosi. Cette ville, située à 4070m d’altitude est une des plus hautes au monde. Elle doit sa fondation au 16e siècle à la proximité du Cerro Rico, le sommet voisin haut de 4700m qui abritait un des plus importants filons d’argent de l’empire espagnol : on estime qu’entre le 16e et 18e siècle 80% de la ressource en argent mondiale venait de cette seule mine, surnommée « la mangeuse d’hommes » en raison de l’importante mortalité parmi ses travailleurs. Aujourd’hui, travailler dans cette mine est un des métiers les mieux rémunérés dans la région, mais les conditions de travail y sont toujours extrêmement difficiles et l’on y risque encore sa vie. En dehors de la mine, le centre historique est certes joli mais un peu petit.

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